Haïti tout écrasé....
Nous sommes retournés en Haïti deux mois après le séisme.
L’appréhension de la vision du paysage est montée d'un cran lorsque le commandant de bord a invité le personnel naviguant et les passagers à se préparer pour l'atterrissage.
Les images vues à la télévision ou dans la presse se sont mises à défiler dans nos esprits.
A peine sortis des derniers nuages les formes au sol sont imparfaites.
La vision à travers le hublot est loin d'être précise et l'avion se pose très vite.
Juste le temps d'apercevoir de nombreuses taches bleues qui hélas ne sont pas des piscines privées mais bien des bâches attachées à tout ce qui peut servir de corps mort.
Beaucoup de véhicules militaires dans des camps aménagés à proximité des pistes.
Des soldats américains côtoient des gendarmes français sur le tarmac.
L'aéroport Toussaint Louverture est toujours debout mais fortement endommagé.
La nuit est déjà tombée quand nous sortons de l’aéroport.
Carole, depuis plus de vingt ans en Haïti, nous attend avec un large sourire.
Son visage éclairé semble nous dire " Voyez on est là - N'ayez plus peur -N'ayez pas peur ".
Il fait chaud et lourd. Le quartier est bruyant et animé comme nous l'avions connu auparavant.
Nous regagnons Pétionville à la lumière des phares, des génératrices et des bougies allumées par les petits vendeurs des bords de rue.
Pas d'EDH ce soir. Le décalage horaire n'est pas difficile à supporter.
A un repos récupérateur, nous préférons les récits de Denis et Carole qui une nouvelle fois nous rassurent sur tous les amis présent le 12 janvier.
Tous nos anciens employés sont en vie. A cet instant nous pensons que le séjour sera moins dur........
Zamis nous..................nos amis
Lucien Samedi
Notre on ne peut plus fidèle majordome .....
et ami
Jean-Pierre et le général Gérard CHAUMONT (Gendarmerie Argentine). Nous nous étions connus en France (lui interprète français de son patron et JP interprète espagnol du sien, puis retrouvés par deux fois en Haïti où il exerçait des responsabilités au sein de l'ONU et JP à l'Ambassade de France.
Alertés par Lucien, au courant de notre arrivée par Denise
Jean-Marie, ils sont tous là, tôt le lendemain à attendre notre réveil.
Beaucoup d'étreintes et peu de paroles au début.
L'émotion sans doute. On s'est souvent revus pendant ces huit jours.
Lors de nos allés et venues notre découragement aurait pu être immense au fur et à mesure que nous découvrions l'ampleur du désastre.
Mais cela eut été faire offense à tous ces gens qui dans les minutes qui ont suivi la secousse se sont relevés et immédiatement ont entrepris de se reconstruire tant moralement que
matériellement.
Leur foi, leur courage, leur dignité et leur abnégation nous ont souvent laissé sans voix.
Le cœur du pays continue de battre .
Loin de nous la moindre idée de voyeurisme à travers les photos que nous avons pris.
Bien au contraire, un hommage profond à tous ces haïtiens à travers la réflexion de Lucien « Merci d'être venu, merci de nous montrer que notre pays existe encore."
Le désastre
Le Palais était l'œuvre de l'architecte haïtien Georges Baussan......
Cette photo , agence Reuters , a été publiée dans une édition spéciale de " Le Nouvelliste" dans les jours qui ont suivi le tremblement de terre.
Démolition du Palais National
Le 12 avril les couleurs ont été descendues une dernière fois dans la cour du Palais, au son de La Désaliène, l'hymne national. Les honneurs étaient rendus en présence du Président de la République M. René Préval, des membres survivants de son gouvernement et des autorités étrangères présentes au pays.
La cathédrale Notre-Dame de L'Assomption a été consacrée le 20 décembre 1914.
Telle que nous l'avions vu avant de quitter le pays en 2000
Le miracle n'a pas eu lieu.
Rêve ou cauchemar ?
Quelle légende donner à la photo de cette fillette
assise face aux décombres de la cathédrale? Les bras en croix .
Pourquoi ?
A quoi pense - t -elle?
Comme des milliers d'enfants le souvenir ne la quittera plus............
Cette photo a été réalisée par notre ami Claude Grude et mis sur notre site avec son aimable autorisation.
L'église du Sacré Cœur
Comme la cathédrale,toutes les églises se sont agenouillées.
Le crucifix de Notre Dame du Sacré Cœur est resté debout sur son socle.
Message reçu par les Haïtiens " Bon Dye pini " ......Le bon Dieu nous a puni.
Coïncidence, prémonition ....ou visionnaire
En prenant la photo du Christ de notre Dame du Sacré Coeur j'ai revu instantanément cette toile de Pascal Smarth. Né à Kavayon, dans une famille aisée il a subit l'influence d'un père peintre et d'un oncle prêtre.
......On se relèvera
Écrire commentaire